Maman pétille
10 Janvier 2021
3 ans aujourd’hui que tu as déboulé dans nos vies. Après toute cette attente. Tu étais là. Enfin.
3 ans que je découvre une nouvelle maternité, que j’ai dû m’adapter. Tu as rapidement envoyé valser tout ce que je croyais avoir appris sur l’éducation, la première fois, avec ta soeur ainée…
Chaque enfant est différent. Ah ça, tu me l’as rapidement fait comprendre. Inutile de comparer, c’est si vrai.
D’ailleurs, en parlant de ta soeur, ta « boubou » comme tu aimes la surnommer, celle que tu regardes avec tant d’admiration, de fierté, mais de laquelle tu t’es rapidement démarquée… J’aime observer le duo de choc que vous formez. Tantôt collées-serrées, tantôt chien et chat. De quoi me rendre schizophrène parfois. Il y a bien quelques conflits de propriété sur fond de « c’est mon mien c’est pas ton mien » mais jamais de compétition, ça reste gentillet.
Parlons un peu plus de toi ma sauterelle, mon enfant qui ne s’arrête jamais. Toujours au taquet et ce, à peine levée.
Ton énergie est aussi contagieuse qu’éprouvante. C’est qu’il faut te suivre toute la journée avec ton rythme effréné.
Avec toi, j’ai appris que marcher c’était surfait. Courir c’est tellement mieux pour se déplacer.
Cette année tu as souvent mis nos nerfs à rude épreuve. Sans cesse en train de nous tester, de nous défier. J’essaie de me rassurer en me disant que ceci est lié à la période, que ça va passer. Ce fameux terrible two, dont j’avais beaucoup entendu parler.
Celui-là même que l’on avait esquivé avec Cracotte (avant de se faire rattraper par son pote, le fucking four, qui nous avait fait déguster). Cette fois, avec toi, on n’est pas passé entre les mailles du filet.
Tu m’épuises autant que tu me fais rire et sourire. C’est pour dire.
Tu t’émerveilles d’un rien. Tu es partante pour tout. Tu parles avec les mains et adores chanter (à peu près). Tu confonds les « pouquoi » et les « paque » et ça, ça a le don de me faire craquer.
Patouiller, te couvrir de terre, aller flâner dans le potager, les fesses à l'air et les sabots à l’envers, c’est ce que tu préfères. Tu aimes te déguiser, nous imiter. Un petit clown, un vrai. « Les boudes », c’est la façon dont tu nous as surnommés. « Maman Boude », « Papa Boude », « Boubou Boude »… ne me demandez pas pourquoi, je n’ai jamais réussi à savoir, mais qu’est-ce que ça me fait marrer. On ne s’ennuie pas à tes côtés. Jamais.
Ton caractère affirmé laisse transparaitre une douceur innée et une réelle sensibilité.
Tu cours réconforter ta « Boubou » lorsque ses émotions viennent la submerger. La peine et la douleur des autres te sont difficiles à accepter.
L’arrivée de ton petit frère n’a fait que confirmer cet aspect de ta personnalité.
Tu as besoin d’être rassurée. Ton retour à la crèche, en pointillé, a été compliqué. Il l’est encore parfois, surtout quand ton « popain Gaton » n’est pas là.
Avec toi, le quotidien est intense… mais il est si simple à la fois.
Bizarre dit comme ça et pourtant…
A table déjà, les repas sont sereins comme jamais.
Curieuse, tu es toujours volontaire pour goûter. Tu aimes prendre le temps de savourer ce que tu manges, avec beaucoup de délicatesse. Tu utilises tes couverts, parfois même dans l’excès. Oui, parce que couper la brioche du petit-déjeuner pour que tu puisses la piquer, je n’étais pas préparée. Mais pourquoi pas.
Tes goûts tendent à s’affiner aussi. Tu préfères de loin le « grocolis », la « tatatouille », les haricots verts et les « conichons » au vinaigre aux pâtes, par exemple. Tu aimes croquer des glaçons, et ce quelque soit la saison, les « prêpes » mais pas tant la pâte à tartiner.
Au plus grand désespoir de papa, tu voues une passion pour les tisanes. Peut-être que dans quelques années tu voudras que je t’initie au plaisir du thé, qui sait.
Tu sais t’occuper seule. Jouer à la crèche (tiens tiens), au « pamping ». Tu aimes te créer spontanément ton petit monde. Et je me laisse facilement embarquer à t’observer.
Je sens que tu as de plus en plus besoin de faire les choses par toi même, que tu as besoin de voir que l’on te fait confiance aussi. J’essaie d’écouter ton rythme, de te guider. Saches qu’au cas où, je serai toujours à côté.
En parlant d’autonomie, tu fais maintenant pipi au toilette. Ca a été long et compliqué. On sentait bien que tu n’étais pas prête et pourtant tu étais déterminée à ne plus porter de couches. Pour la « grande commission », c’est presque gagné, mais pas encore tout à fait. On a le temps pas vrai ? 3 ans c’est grand mais encore un peu petit et ça tu aimes nous le rappeler… « C’est petite moi » !
Prends le temps de déployer tes ailes mon enfant du milieu.
Je ferai de mon mieux pour t’accompagner, à cette place dont on dit qu’elle n’est pas toujours aisée.
Joyeux trois ans ma folie douce, mon enfant sauvage, ma Paupiette adorée.